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L'Agrithéâtre

L'Agrithéâtre

le lieu culturel qui se construit avec ceux qui sont là


Chroniques de lectures peu recommandables 3

Publié par Agrithéâtre sur 9 Mars 2021, 19:35pm

Penser n'est pas sortir de la caverne, ni remplacer l'incertitude des ombres par les contours tranches des choses mêmes, la lueur vacillante d”une flamme par la lumière du vrai Soleil. C'est entrer dans le Labyrinthe, plus exactement faire être et apparaître un Labyrinthe alors que l'on aurait pu rester « étendu parmi les fleurs, faisant face au ciel² ››.

C'est se perdre dans des galeries qui n’existent que parce que nous les creusons inlassablement, tourner en rond au fond d`un cul-de-sac dont l'accès s'est refermé derrière nos pas jusqu'à ce que cette rotation ouvre, inexplicablement, des fissures praticables dans la paroi. Assurément, le mythe voulait signifier quelque chose d'important, lorsqu'il faisait du Labyrinthe l'œuvre de Dédale, un homme.

 

 

Cornélius Castoriadis

² Rilke

Jacques Derrida

Je suis l'homme, perdu dans le labyrinthe que je construit, et la mer s'est retirée devant Ephèse, laissant une bibliothèque en ruine, comme une trace , indication que l'écriture a été là, et qui laisse à son tour sa trace dans mon écriture. Mise en Abîme. Destruktion !

 

"Il y a entre l'écriture déconstructrice qui m'intéresse et le cinéma un lien essentiel. C'est l'exploitation dans l'écriture, que ce soit celle de Platon, Dante ou Blanchot, de toutes les possibilités de montage, c'est-à-dire de jeux sur les rythmes, de greffes de citations, d'insertions, de changements de tons, de changements de langues, de croisements entre les "disciplines" et les règles de l'art, des arts. Le cinéma, dans ce domaine, n'a pas d'équivalent, sauf peut-être la musique" ( Derrida p81).

 

Soudain, je me retourne sur le chemin parcouru, je fais du théâtre comme du cinéma, et vais à ma rencontre. J'y perd l'autre de s'essayer à trouver du sens, mais l'autre c'est moi non ? Ce semblable, ce frère ?

 

Quelqu'un qui parle est là, en personne, mais s'il écrit, sa présence disparaît. Il n'est pas absent par accident ou du fait des circonstances, mais structurellement (le simple fait d'écrire me détruit comme auteur). S'il n'est pas mort, c'est comme s'il l'était. Il est comme mort, il faut en faire son deuil. Sa place est volée, dérobée, prise par un autre ou par plus d'un autre, car dans chaque champ textuel, plus d'une source laisse sa marque, plus d'une signature est possible, et chacune peut être considérée comme fausse ou imitable. Qu'elles soient compatibles entre elles ou non, il est impossible de travailler sur une seule.

Jacques Derrida

 

Tous ces hommes et ces femmes qui ont erré dans le labyrinthe, ont construit "mon monde" et leurs pensées accompagnent le chemin, il n'y a pas de voie droite, ni d'Ithaque, ni de Caverne de Platon, il n'y a que cette liberté de se savoir façonnés par le langage, et de tenter de renverser sa table, comme celle d'un banquet d'imbéciles qui pensent que jouir c'est vivre, et que le rêve est le terrain de jeu de l'enfance. Il est celui de l'adulte aussi, son cantique. C'est le mien.

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