Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'Agrithéâtre

L'Agrithéâtre

le lieu culturel qui se construit avec ceux qui sont là


Réflexion après une répétition

Publié par Agrithéâtre sur 23 Mai 2022, 22:50pm

 

Quelque chose se répète. Mais quoi donc ?

 

Il serait intéressant de poser cette question du principe d’humilité de l’acteur en regard de sa fonction même, à savoir celle d’inter préter non un personnage psychologique, mais un texte. La notion de personnage au théâtre, chère à des enseignements, comme celui de Jouvet, et de l’actor studio, issu du stanilavskisme ( methode psychologique d’interprétation ) est née après la découverte freudienne de l’inconscient. Le cinéma n’a fait qu’aggraver la chose chez ses acteurs. Le travail de l’émotion chez l’acteur de cinéma et de théâtre est différente. Chez le premier il s’agit de l’instant, d’être dans le vécu pur de l’acte, sans distance la plupart du temps, dans un engagement total, narcissique et chez le second il s’agit d’un entrainement principalement technique, qui comporte bien évidemment un versant psychologique inconscient, visant à maîtriser la force d’opposition entre le moi et le non moi ( au sens fichtéen et non Freudien). L’acteur de théâtre est à la fois sujet et objet. Cette dichotomie offre une tension qui dot être maîtrisée par l’acteur dans l’acte de répétition. Il s’agit de reproduire, de re faire à l’identique. D’où la nécessité d’une technique, et la divergence des écoles d’acteurs. Stanislavskienne ou Grotovskienne. L’une privilégiant le vécu personnel, l’autre le lien entre le mouvement du texte et du corps, qui fait appel à ce que Eugénio Barba appelle la préexpressivité.

le corps est au service du texte. En tant que préexpressivité de la parole, si je puis me permettre cette torsion de sens.

Ce qui se passe lors d’un travail faisant appel à la mise en marche d’une représentation des émotions, est qu’il faut trouver dans le texte la raison de l’émotion, alors que l’acteur la cherche dans le sujet, alors qu’il s’agit de représenter l’objet.

L’humilité de l’acteur se situe dans cet endroit de la tension entre sujet et objet offerts par le texte lui-même.

En tant que metteur en scène, je reconnais que cette difficulté existe dans notre travail, et que toute interprétation psychologique n’amène que du conflit. C’est là le piège, et l’éviter passe soit par l’analyse du texte, soit par éprouver cette tension sur le plateau, au risque du conflit. Dans les deux cas  ce qui se règle et doit se régler c’est de résoudre au mieux le nœud dramatique, ce qui ne peut se faire qu’hors psychologie, donc hors passion, alors qu’il ne s’agit que de cela, de passions.

Ne pas s'y vautrer, là est la question.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents