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L'Agrithéâtre

L'Agrithéâtre

le lieu culturel qui se construit avec ceux qui sont là


Devenir moderne, enfin ! 

Publié par Agrithéâtre sur 8 Janvier 2024, 11:18am

Devenir moderne, enfin ! 

On parle de, on flirte avec, on s’habite à, on nous dit que, on se doutait que, on se dit après tout, et puis on est fatigué, alors on baisse les bras, on nous les ligote, et on se fond dans le « on », ce « on » de l’opinion. Mais nous sommes confortés, dans nos sujets, nos individuations, par les pouces levés ou baissés, gestes des empereurs dans l’arêne, nous sommes les rois, notre avis on peut le donner, sinon en cas d’absence d’avis, on s’abreuve à celui d’Hanouna, de Onfray, de Mélanchon, de Cioti, de le Pen, de Bardella. Voilà où nous en sommes fautes de ne pas nous être occupé de nos affaires, des affaires du monde, qui, lui, s’occupe très bien de lui, fait reculer les glaciers et les banquises, réadapte les ours polaires, les girafes et les éléphants, tandis que la politique reconditionne l’Afrique, version Russe, quel hasard ! Qui s’en serait douté, qui parmi ceux qui sont en alerte a eu une parole publique, et quand il l’eut, fût elle entendu, sinon commentée par un « L’humanité en a vu d’autre », ou encore « La science aura le dernier mot ».

Mon Dieu, comme dirait Pascal, que le silence assourdissant de nos opinions vides me donne envie d’être fasciste.

Et bien figurez vous que le rire sauve. L’émoticon. Nous sommes devenus tellement ignorants, que nous en rions, ça fait du bien. Ce qui fait rire c’est précisément l’ignorance, d’être démuni face au mensonge, « on »nous ment, mais « on » fait comme si « on »le savait, et que ça avait été toujours ainsi, donc pas de panique, la politique ment, nous ruine, mais « on » connaît « ça» depuis toujours .

Mais il y a aussi le « ils », car si « on » nous ment, « ils » ont dit que ça allait changer, car « ils »ont la solution, à l’énergie renouvelable, à la pauvreté, à la retraite, grâce à des choses à venir, que « nous » ne pouvons pas comprendre, car « ils »ne disent pas tout sinon « ça » se saurait non ?

Il y a un théâtre du monde, scénographié par notre naïveté face au langage, il y a une souffrance des êtres poussée à un point tel, qu’elle semble être le texte de la pièce, c’est écrit ! Nous nous sommes habitué à l’écrit, l’image, le son, à tel point que nous avons oublié d’être, d’être nus, de le crier. Car l’homme est nu, au commencement, avant le verbe. Il est l’animal fragile, tueur d’animaux plus fragiles, ou plus forts et dès lors il s’arme . Tuer l’autre rend intelligent, « il » nous faut des armes. Encore un « il ». Quand « on » dit que le langage c’est ce qui nous distingue de l’animal, encore faut « il » savoir que c’est fait pour « ça » la langue, mentir. Qui parle encore ?

Nous devons retrouver le troupeau, pour ne pas avoir froid ,l’hiver, retrouver l’amitié, qui réchauffe, l’enfant qui rit en nous, et hors de nous, brûler les on, les ils, les ça. Apprendre à nouveau à parler à « se » parler, s’entendre, s’écouter, s’inventer, poser les armes de nos subjectivités blessées, et dire « nous », construire des égos collectifs, et des représentations magiques, faire un théâtre de l’être, qui représente la vie, avec son tragique. Et réapprendre à rire de la mort et de la naissance, de la morale et de la désobéissance, apprendre l’amour du beau dans le simple, construire l’outil qui enraye la machine.

Improviser le sens, quitter le répertoire, ne pas bruler des livres, mais en comprendre l'invitation, au pardon des siècles passés. 

Devenir moderne, enfin ! 

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