Il y a quelque chose de l'épuisement des forces qui me passionne, me porte sans cesse.
Voir que la jeunesse d'aujourd'hui est la même que celle d’hier, que l'on a cette innocence, celle qui sait ne s'apercevoir de rien, celle qui continue à découvrir, parce que nous les prétendus adultes, au lieu de dépasser nos limites, nous avons territorialisé la peur de vivre dans l'espace de nos petites jouissances, toujours les mêmes. Sans jamais réaliser que l'invention de nos prétendus possibles n'était que la répétition inlassable de nos échouages infinis.
Voir que nos corps n'en peuvent plus de se prouver l'éternité de la transmission, avec en plus la perversité des sociétés que nous avons délégué pour assurer la pérennité de nos orgueils.
J'en reviens à Artaud et à la folie de son sacrifice.
Me dire que le théâtre est encore ce lieu où un sacrifice reste visible et entendable. Et que le cri de l'acteur ne doit et ne peut être entendu que dans le vacarme de nos certitudes. A moins, ne plus vivre me semble une solution raisonnable.