L’expérience politique que notre pays est en train de vivre, met en tension et fait appel, à toutes les fonctions qui constituent ce que nous appelons société. Nous ne vivons pas ensemble sous quelque vecteur communément admis et choisit pat tous. La notion de plus grand nombre, de majorité est totalement remise en cause par la fonction démocratique qui gère « la France » depuis maintenant plusieurs républiques. Le confort et la sécurité offerts depuis la fin de la guerre dans notre pays par l’extraordinaire travail du fameux conseil de la résistance, dont nous profitons toujours des bienfaits, semble aujourd’hui ne plus tenir, et il semble que l’une des causes de cet effritement, est que, à l’issu de la guerre, l’influence Américaine et l’installation d’un capitalisme vu comme le progrès lui-même ont gagné les esprits et nos sociétés Européennes comme finalement une gangrène. A tel point que les bénéfices obtenus par l’installation du CNR, et la cinquième république sont aujourd’hui remis en question pour basculer vers des gestions néo libérales, qui lamine notre pays, et nous font totalement quitter les fondements même de cette « France », si chère à quelques politiques ultra conservateurs, ou plutôt néo fascistes, qui ne voient dans le repliement sur le territoire et l’exclusion de l’autre, la possibilité de sortir d’une crise, qui n’est que la conséquence d’une absence de gestion intellectuelle et philosophique, et politique mais cela va de soi, de l’esprit même de ce CNR et ses bienfaits. On a appelé cela les trente glorieuses. A savoir trente années de croissance, mais aussi d’oubli, de l’oubli des autres, des « laissés pour compte ».
La fonction « jouissance » a primé, nous avons profité, simplement trop et mal. Les fonctions du bios, de la physis ont été relégué à un « on verra plus tard ». La technicité des progrès scientifiques a constitué et constitue encore la possibilité d’un avenir infini, et d’une sécurité excluant jusqu’à la guerre de sa possibilité civilisationnelle. Les nationalismes surgis de la guerre ( la France libre, le partage de Yalta, les verrouillages totalitaires comme la Yougoslavie ) font un forçage culturel et posent des frontières, car un repliement sur soi est nécessaire, un repliement sur la langue, ce faisant on découpe l’Europe, ce patchwork de cultures et de langues. Sans réaliser que « la possibilité permanente de la guerre est la chair de la lucidité La guerre surgit de la mise en mouvement des êtres , jusqu’alors ancrés dans leur identité, c’est une mobilisation des absolus par un ordre objectif auquel on ne peut se soustraire » (E.Lévinas). Je pense que plutôt que de protéger, de s’armer ( ou de désarmer) comme nous l’indique Lévinas dans son attention à l’autre comme absolu de l’inconnaissable, il nous faut aller à la rencontre dans la langue de l’autre, dans la culture de l’autre dans une maîtrise aussi de sa propre culture. Et il semble bien que la culture Américaine, soit définitivement vide de cette attention. Mais elle a construit son « image » sur ce rêve Américain, cette absolu du tout et n’importe quoi, que Niels Amstrong et Aldrin, ont magnifiquement illustré en 1968 en se posant sur la lune.
Cette dépense d’énergie constante pour l’effort de guerre que les nations dominantes s’efforcent de faire, estune fois de plus la preuve du manque total, abyssal de réflexion et d’échange des cultures et des peuples qui constituent notre planète désormais en combustion .
L’dée de Lévinas est on ne peut plus actuelle. « L’idée de l’infini, c’est l’esprit avant qu’il s’offre à la distinction de ce qu’il découvre par lui-même et de ce qu’il reçoit de l’opinion ». Il y a la totalité capitaliste, dont la vrai vie est absente, ... mais nous sommes au monde ! L’Autre est l’infini inaccessible, le visage de l’Autre, qui nous fait le même, nous place alors dans notre infini et non dans une totalité. C’est l’erreur du siècle, l’échouage de l’Amour, la destruction de l’autre dans la guerre c’est absolument l’autre en soi qu’on détruit, ne gardant qu’un moi matériel, totalité insignifiante. Le vide culturel de notre époque est la signature de la mort.
L'infini est autre et ailleurs. L'Autre métaphysiquement désiré n'est pas autre, comme le pain que je mange, le désir métaphysique tend vers l'absolument autre. Là est notre devenir culturel.