Les grands esprits du siècle derniers s’éteignent, un à un, peu à peu, et parfois dans l’ignorance générale d’une société dont la culture est érodée avec un acharnement insensé. Milan Kundéra faisait partit de ces hommes, qui ont porté la littérature d’Europe Centrale à une acmé qui était indispensable, après l’effondrement de l’URSS au maintient des « petits pays » comme le dit Kundéra, ces pays qui retrouvaient une autonomie hors des empires qui les avaient asservis et réunis. La langue Tchèque s’est maintenue grâce à une culture littéraire populaire, dont Kundéra se faisait un fer de lance.
L’Europe centrale a été le foyer des grands courants de la pensée moderne du XX° siècle, tant du côté intellectuel qu’artistique. Que ce soit la linguistique, la musique, la peinture, tout partait de l’Europe centrale. Aujourd’hui, comme je le signale dans des articles de ce blog, des politiques Français proches d’Emmanuel Macron, appellent à la suppression pure et simple des courants structuralistes dans les universités. Kundéra repère déjà la chose : « La disparition du foyer culturel centre-Européen fut certainement un des plus grands événements du siècle pour toute la civilisation occidentale. Comment est – il possible qu’il soit resté inaperçu et innomé ? Ma réponse est simple : l’Europe n’a pas remarqué la disparition de son grand foyer culturel, parceque l’Europe ne ressent plus son unité comme unité culturelle ». L’unité de l’Europe est un fantasme économique, fabriqué à coup de normes, de dette, et de dépendance énergétique. Voilà la solution néo libérale, celle qui semble d’ailleurs nous conduire à la guerre.
J’invite à lire Kundéra, et à chacun de s’intéresser à une histoire Européenne qui est absolument fabuleuse.