Les pierres, les gradins rouges, et cet espacement, certes frontal, mais géométriquement respectueux du rapport acteurs spectateurs, font de L'Agrithéâtre un lieu magique, au dire des amateurs de théâtre. Et hiers soir ce lieu a résonné de toute sa puissance, grâce à une superbe interprétation de la Caverne par José Sobrecase, qui a commencé à apprivoiser le lieu. Car l'Agrithéâtre est un lieu qui s'apprivoise. Autant la représentation de vendredi restait très en arrière d'un spectacle ambitieux, esthétique, sonore, dansé, au texte littéraire, autant ce samedi soir tout était en vibration et l'écoute a été parfaite. Les spectateurs sont assez sonnés par ce récit noir qui montre comment la pénurie ouvre la porte à l'inhumanité des conduites humaines. On peut y entendre une sorte d'oxymore de nos problèmes contemporains, comme un avertissement venu du fond des âges. Et cet hyper mamouth dont nous devinons le pas énormes, ne serait il pas le Léviathan en personne, qui pointe son nez dans notre monde de confort imbécile ?
Belle leçon de théâtre, la soirée s'est prolongée au bar désormais ouvert, et de plus en plus confortable. Merci au public nombreux, et à tout ceux qui nous encourage à poursuivre notre utopie.